« Personne » au sein de l’opposition n’incarne une alternative sérieuse et crédible pour le Togo dans les circonstances actuelles. A l’opposé, les « qualités personnelles » et la vision du président Faure en font le dirigeant idéal pour le Togo à cause de l’action qu’il conduit au service du pays même s’il ne se préoccupe pas encore de sa réélection. Ces propos sont ceux de l’actuel ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Reforme Administrative du Togo.
M. Gilbert Bawara, qui était l’invité du site « afrikastrategies » est revenu sur plusieurs sujets liés à la vie sociopolitique du pays et a indiqué que le Togo n’était pas un « cas particulier dans la sous-région, en Afrique et au monde où des partis politiques contestent le système électoral ». Quand bien même, d’après lui, depuis 2007, le Togo dispose de « l’un des systèmes électoraux les plus innovants qui consacrent des avancées et des garanties solides pour des élections équitables, crédibles et fiables, depuis la composition et le fonctionnement de la CENI à la proclamation des résultats en passant par le financement public des campagnes électorales et la prise en charge des délégués des candidats dans les bureaux de vote ».
« L’attitude actuelle d’une frange de l’opposition togolaise n’est pas extraordinaire. Nous aurions souhaité que, conformément aux conclusions de la dernière réunion du comité de suivi de la mise en œuvre des décisions des chefs d’État de la CEDEAO, l’opposition rejoigne sans délai la CENI. Cela étant, il n’y a aucun risque que le processus échoue. L’intérêt du Togo en ce moment, c’est d’aller de l’avant pour ne pas créer ou entretenir un climat délétère et d’incertitude politique, avec des répercussions inévitables sur le plan économique et social », a expliqué M. Bawara à ses invités.
L’arrivée tardive des représentants de la C14 au sein de la CENI, a-t-il averti, ne peut en aucun cas agir sur le processus en cours. « On n’a pas à réinstaller les CELI. Celles-ci existent et il s’agit pour les retardataires de les rejoindre. Cela n’enlève rien à la possibilité pour les uns et pour les autres d’évaluer ensemble l’état d’avancement des opérations électorales. Notamment le recensement électoral et d’apporter des ajustements. Depuis le début de la situation sociopolitique que le Togo vient de traverser, nous étions pleinement conscients des stratégies et des postures qu’adopterait la coalition concernant notamment le processus électoral. Cette coalition se croit plus maligne que tous les autres togolais. Rien ne nous surprend et rien ne nous émeut. Et ce n’est pas la première fois que l’opposition rejoint un processus électoral qui a déjà évolué (…) », a-t-il fait observer et d’accuser les leaders de la coalition de mettre en place une stratégie pour bloquer le processus électoral.
Ils sont dans une logique de « défiance », de « provocation » et d’ »affrontement », a-t-il laissé entendre faisant savoir que cela relevait davantage d’une « stratégie et de calculs internes à ce regroupement politique ».
« C’est regrettable et déplorable, mais le gouvernement n’est ni dupe ni naïf. Il est suffisamment préparé à toutes les éventualités. Les institutions du pays, y compris la CENI, n’ont pas à subir ce genre de caprices et de péripéties de la part des partis politiques. Que la coalition des 14 partis de l’opposition, en partie ou dans sa totalité, participe ou non au processus électoral n’aura aucun impact sur la qualité des élections. Il existe, dans le paysage politique, de nombreux partis politiques bien plus représentatifs que certains des partis membres de cette coalition. L’opposition a tort de nous sous-estimer et de nous prendre pour des Gugusses. Tout agissement contraire à la loi aura désormais des conséquences, immédiates et proportionnées », a martelé le ministre.
Pour lui, le Togo n’aura besoin de référendum que dans le cas de figure où les débats à l’Assemblée nationale sur les réformes venaient à échouer ou à être bloqués. Un projet de réformes sera d’ailleurs introduit à la représentation nationale dans les jours à suivre. « Ce projet se conformera aux orientations et aux axes définis par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’institution ouest-africaine. Nous espérons que les partis parlementaires joueront le jeu et que la réforme sera adoptée à l’Assemblée nationale sans qu’il soit nécessaire de recourir à une consultation référendaire. Quant à la date du 20 décembre, le gouvernement et la CENI sont tenus par deux impératifs. D’une part les décisions et recommandations de la CEDEAO et d’autre part, les contraintes et délais légaux imposés par le code électoral », a-t-il indiqué avant de préciser que « tout ce qui touche aux élections législatives n’a plus vocation à être réformé ».
Aussi, les « réformes à venir ne concerneront ni le redécoupage des circonscriptions électorales, ni le mode de scrutin pour les législatives, ni même la rétroactivité de la limitation des mandats présidentiels », a-t-il tranché.
Raphaël A.
source:afreepress.info