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mardi, décembre 17, 2024

La Chronique de Yves de Fréau/ Ecureuils ou Eperviers pour l’Egypte… Tout peut arriver

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Dans la vie, tout peut arriver. Que ce soit en sport ou en politique, tout peut arriver, et on ne doit s’étonner de rien.

Lorsqu’en décembre dernier, les élections législatives se tenaient sans l’opposition au Togo, notre pays était la risée de nos frères et sœurs d’à côté. Comme si c’est aux autres que ça pouvait toujours arriver !

A présent,  et à un peu plus d’un mois des leurs, les populations béninoises, ne se portent pas mieux avant d’aborder leurs élections législatives. Ainsi, nos frères et sœurs d’à côté, risquent de reculer de 29 années « législativement ». D’autant plus que, sur les 7 partis politiques ayant déposé leurs dossiers de candidature, seules deux formations politiques, remplissent, disent-ils là-bas, les conditions requises par le code électoral béninois « retouché ». Ce que je n’ose pas dire clairement, c’est que ces deux partis qui ont réussi à l’examen de ce nouveau code électoral, sont des partis proches du chef de l’Etat Patrice Talon. Curieux non ? Et quelle ressemblance de style avec le pays des Gnassingbé ! Quel conformisme !

Ce volte-face béninois  donne mille raisons à l’Afrique démocratique, de penser que, pour ses prochaines législatives, le Bénin pourrait faire comme son voisin de l’ouest, le Togo. On parlerait alors d’une maladie contagieuse ou de la concrétisation de cette envie des Béninois de copier les…« bonnes manières » togolaises. Le verdict est attendu le 28 avril prochain, et là, on saura si de l’autre côté, le chef de l’Etat Patrice Talon qui pour l’heure, donne l’impression de creuser pour déterrer une solution de sortie de crise, va finalement réciter la leçon, c’est-à-dire, faire lui aussi sans son opposition…

Pour l’instant, les regards des « Amédaho » sont fixés sur le 24 mars 2019, et depuis un certain moment, on les voit, on les lit, on les écoute. Et le constat, est que nos frères et sœurs béninois sont entièrement versés dans un fanatisme débordant en faveur de leur équipe nationale, les Ecureuils, qu’ils croient capables de broyer de l‘os d’Eperviers. D’abord, c’est le secrétariat du ministère des Sports béninois qui sort début mars un communiqué, signé de son patron Oswald Homéky, dans lequel il « invitait le peuple à se mobiliser pour la rencontre de la 6e journée des éliminatoires entre les Ecureuils du Bénin et les éperviers du Togo ». Je précise que le « e » de l’adversaire est savamment écrit en minuscule dans ce communiqué officiel. Juste une manière de manquer officiellement de respect à l’équipe nationale togolaise. Ensuite, on les suit dans leurs émissions, qui ne cessent de se moquer de nos joueurs, de notre football, de l’avarice de nos autorités sportives envers nos championnats nationaux de football…

Pour nos voisins d’à côté, le sélectionneur du Togo, a plus sa place dans « Talent d’Afrique » sur Canal Plus, qu’ailleurs… Et ça, c’est peut-être vrai d’autant que Claude Le Roy, en faisant appel à une demi-dizaine de joueurs blessés pour ce match, est loin du coche. Il est loin du coach que le Togo espérait pour ces trois dernières années. Et puis, 5 points pris sur 15 en éliminatoires de Coupe d’Afrique des Nations, contre plus d’un milliard de francs CFA empochés, c’est frustrant. C’est  révoltant. Hautement plus révoltant que ces galéjades de la presse béninoise, qui pense que le goal titulaire des Eperviers du Togo, est largement au dessous du troisième portier des Ecureuils. Bassa Djeri étant pour elle « un trou, un goal qui fait n’importe quoi derrière ses buts ». Sur ce sujet, et en reconnaissant que le dernier rempart actuel des Eperviers, est le moins bon que notre pays ait eu depuis son indépendance, l’on peut indexer également la grande paresse et la suffisance dont a fait preuve Claude Le Roy dans ce secteur. C’est lui, en vérité qui, par ses choix fantaisistes, offre cette opportunité au peuple sportif béninois, de se moquer de l’ex portier de Gbikinti FC de Bassar. Seulement, nos voisins de l’est, en oublient que dans la vie, tout peut arriver. Que ce soit en sport ou en politique, tout peut arriver, et on ne doit s’étonner de rien.

Et personne dans le rectangle togolais, ne s’étonne qu’en 2019, les Béninois puissent se permettre de prendre de haut le football du pays de Dr Kaolo. Et même si on admet que ce ne sont que des comportements proches d’un certain patriotisme, ils sont clairement débordants. Ils ressemblent plutôt à du chauvinisme excessif, qui pousse à cette interrogation : depuis quand le football béninois s’est trouvé égal au football togolais qui, en plus de disputer plus de CAN que lui, connait aussi l’odeur d’une coupe du monde ? Qu’a fait le football togolais pour mériter ces genres de railleries de son voisin d’à côté ? Comment nous sommes nous comportés pour qu’ils oublient qu’en 1971, c’est sur eux d’abord que Tommy, Kaolo, Hounkpati, Mébounou, da Sylveira et consorts, ont marché avant d’offrir sa première CAN, celle de 1972 au Togo ?

Peut-être, dirait-on que les temps ont changé, et comme nous l’avait raconté un jour, la légende vivante Tommy Sylvestre qui était dans les buts togolais contre la sélection…dahoméenne lors des éliminatoires de la CAN Cameroun 1972. Morceaux choisis : « A la veille de ce match contre le Dahomey, le chef de l’Etat son Excellence Gnassingbé Eyadéma, nous avait invités à manger avec lui. Il avait créé une ambiance formidable de gaieté, nous avait fait rire tout en nous demandant de gagner pour nous-mêmes et pour notre pays. C’est comme ça qu’ils nous avait dopés avant la réception du Dahomey pour la manche aller à Lomé. En plus, il nous avait surpris en venant au stade pour suivre cette rencontre, accompagné du président dahoméen Hubert Maga. On ne pouvait pas rater l’occasion de le remercier, et nous avions gagné 2-1 pour ensuite réaliser un match nul 0-0 à Cotonou ».

Les temps ont vraiment changé, et c’est peut-être ce manque d’intérêt de l’autorité politique togolaise du temps contemporain qui offre cette dose de témérité à nos voisins de l’est. En plus que leurs clubs de première, deuxième et troisième divisions sont respectivement plus nantis que les nôtres, ils ont sans doute des raisons de pousser encore plus leurs certitudes. Seulement dans la vie, tout peut arriver. Que ce soit en sport ou en politique, tout peut arriver, et on ne doit s’étonner de rien. En clair, au soir du dimanche 24 mars 2019, et quel que soit le pays qui passe, nous ne devons pas nous étonner. Sauf qu’il faille pour nos frères béninois, de ne jamais oublier que c’est 32 années après une participation du Togo, à une phase finale de CAN que leur pays a connu ce plaisir. Et ça mérite du respect.

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