La situation couve depuis plus d’un mois. A Agoè-Adougba, les populations sont remontées contre le rétrécissement d’une voie dont une partie aurait été mise en cession par les autochtones. A en croire les habitants, le préfet-Colonel Hodabalo Awate est au cœur de la polémique qui risque d’exploser la préfecture d’Agoè-Nyivé.
Le ministère de l’Urbanisme a élaboré, le 8 mars 1999, un plan du site dont fait partie le quartier Adougba et la rue qui est au centre du litige. Dans une correspondance adressée au préfet Hodabalo, les habitants d’Agoè-Adougba rappellent ceci : « Selon le plan d’Agoè-Nyivé Sorade approuvé le 08 mars 1999 par arrêté N°46/MDUL/DGUH, cette rue est de 16 mètres et constitue la principale rue qui dessert les populations du quartier ».
Mais les autochtones, estimant se référer à un nouveau plan, ont rétréci la voie par la cession d’une partie. Ce qui fait remonter la Collectivité des habitants du quartier qui interpellent Hodabalo Awate. « Les autochtones ont mis en cession une partie de la rue (10 mètres) occasionnant le rétrécissement de la voie qui passe ainsi à 6 mètres. Selon ces derniers, cette partie de la rue leur a été rétrocédée par le cadastre. Le même plan de masse ci-dessus cité, modifié avec comme pour rue 6 mètres, est tenu par eux comme preuve », écrivent les habitants.
Ce rétrécissement aura pour conséquence un accès difficile au quartier, surtout en cas de sinistre. Les habitants ont informé le préfet-Colonel de la situation. Ce dernier, dans un premier temps, a semblé épouser la position de la Collectivité des habitants qui ont demandé l’arrêt des travaux entrepris par certains autochtones sur la partie qui leur aurait été rétrocédée. « Quand les travaux ont commencé, nous avons alerté la préfecture. Le Secrétaire Général est venu et a convenu avec nous que les travaux allaient rétrécir la voie. Nous avons alors pensé que nos cris ont été entendus et que la largeur de la rue ne sera pas réduite. Malheureusement, nous avons été surpris de voir que le préfet était d’avis avec les autochtones », a regretté les habitants.
Dans sa réponse aux habitants d’Agoè-Adougba, le préfet-Colonel a pratiquement donné raison aux autochtones. « En considérant cette situation et surtout en se rapportant au plan N°46 approuvé du 08 mars 1999, N°46/MDUL/DGUH qui régularise l’état des lieux et qui est le plan qui s’impose à la zone, nous concluons que la rue qui dessert vos concessions et sur laquelle porte le litige est une rue de 6 mètres », indique Hodabalo Awate.
On se demande alors comment un document officiel peut contenir des contradictions pareilles, des mentions aussi différentes. Or sur la rue, une indication de la délégation spéciale de la préfecture d’Agoè-Nyivé a confirmé les inquiétudes de la Collectivité des habitants. « Préfecture d’Agoè-Nyivé ; Délégation spéciale ; dépôt d’ordures interdit. Amende 25.000 F. Rue de 16m », lit-on sur les panneaux.
Voilà une rue qui, officiellement, est tantôt de 16 mètres, tantôt de 6 mètres. Ce qui crée de la confusion au sein des habitants du quartier qui accusent le préfet-Colonel d’avoir une motivation qui lui fait approuver le rétrécissement de la rue.
I.K
source: icilome.com
