Des manifestations pacifiques auront lieu ce samedi 1er septembre , si le premier porte-parole du Mouvement « En Aucun Cas », Folly Satchivi n’est pas libéré avant cette date. Lire la déclaration .
DÉCLARATION LIMINAIRE :
Quand les bandits sont au pouvoir, la place d’un honnête homme est en prison
Mesdames et Messieurs,
Le Togo, notre pays est en détresse.Notre cœur saigne. Nous ne savons plus exactement quoi faire. Nous sommes perdus.L’indignation et la colère se sont emparés de nos corps.
Pour cause, un défenseur Togolais des Droits Humain sinon un activiste connu de tous est injustement arrêté et jeté en prison. Nous sommes actuellement partagés entre nous taire tout en regardant passif l’injustice se commettre et combattre de toute nos forces et avec notre plus grande énergie les dérives de la dictature Togolaise.
La seconde option paraît être la seule issue qui se présente à nous.Puisque dit-on l’oppression et les violations des droits de l’homme et des libertés universelles se nourrissent du silence et de l’inaction.
Mais face à ce dilemme, nous avons estimé tel
jadis ou toute les fois que les droits de l’homme sont violés et bafoués vous nous aiderez à rétablir la vérité, à amener le monde entier à s’indigner et à prendre faits et cause pour ce symbole de l’injustice afin qu’il puisse être libéré de cet enfer.
En effet, le 22 août 2018, le mouvement EN AUCUN CAS a convié les médias à une conférence de presse à la maison de l’enfance afin de donner son avis sur l’évolution de la situation sociopolitique actuelle que traverse notre pays, d’appeler les acteurs à jouer cartes sur table en travaillant ensemble à la mise en œuvre rapide de la feuille de route de la CEDEAO et d’inviter le gouvernement à libérer tous les détenus politiques y compris le frère du Chef de l’État en vue d’un retour au calme et à la sérénité et enfin d’appeler le gouvernement à s’abstenir des actes et propos de nature à provoquer de nouvelles crises.
Alors qu’il se préparait à venir sur les lieux, le 1er porte-parole du Mouvement EN AUCUN CAS, Foly SATCHIVI reçu l’appel du responsable du centre qui l’informa de la présence des gendarmes .
Quelques minutes après, il arriva audit lieu.Mais auparavant, il contacta les responsables des organisations de défense des droits de l’homme, dont la fédération Internationale des Droits de l’homme (FIDH) et d’Amnesty International qui lui conseillèrent de demander au commandant s’il avait une réquisition; et, s’il en disposait d’en faire copie au 1er Porte-parole afin de faciliter les démarches qui s’imposent.
Effectivement, le 1er porte-parole, Foly SATCHIVI, à sa descente de la moto à dos duquel il était venu et à qui il avait demandé de l’attendre afin de repartir immédiatement, il salua le commandant, lui posa quelques questions, histoire d’en savoir plus.L’officier lui répond qu’il ne disposait d’aucune réquisition et renvoya simplement le 1er Porte-parole vers le ministre de la sécurité et de la protection civile.
Celui-ci lui déclara qu’il a compris et demanda au commandant de lui permettre de laisser un message au centre de sorte qu’on puisse informer les journalistes et tous ceux qui arriveront pour l’occasion de la suspension de la conférence.Le 1er porte-parole lui suggéra même de le faire accompagner par quelques uns de ses agents.
Celui-ci accepta et le fit accompagner par l’un de ses agents.Chemin faisant, et à hauteur de la JEEP des gendarmes l’agent lui intima l’ordre d’embarquer.
Sans protester, celui-ci monta dans le véhicule et demanda à l’officier ce qui se passait.Mais celui-ci préféra le faire conduire au bureau du Service des Renseignements et des investigations (SRI).
Après l’avoir dépouillé de tout ses effets, ils le conduisirent, pour des perquisitions à la maison de l’enfance puis successivement à son domicile au quartier Adakpamé puis à celui du frère décédé au quarter Hedzranawoe.La nuit, il fut totalement mis à nu.
Le jour suivant, il comparut devant le doyen des juges d’instruction, Monsieur Hyacinthe Awi ADJOLI qui l’informa des charges retenues contre lui.
En effet, il lui fut notifié les actes de rébellion et de provocation et d’apologie aux crimes et délits ; infractions prévues et punies par les articles 498 et 552 du code pénal en vigueur.
Aussi, intervenant sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI), le 23 août 2018 le ministre de la sécurité, Yark DAMEHANE déclara que celui-ci » avait nargué les forces de l’ordre et avait déroulé devant eux la banderole du Mouvement « .Ce qui est inexact.Puisque c’est lors de la perquisition à son domicile que la banderole a été retrouvée par les gendarmes.Ceci fut d’ailleurs bien précisé dans le rapport que le 1er porte-parole signa.
Rappelons qu’en arrivant sur les lieux, celui-ci avait laissé au domicile tout ce qui devrait servir pour la conférence et même la déclaration liminaire.
Au regard de ces faits, nous pouvons vous rassurer qu’il s’agit d’un grotesque montage, n’ayant d’autres but que de noyer le 1er porte-parole, Monsieur Foly SATCHIVI et partant le mouvement EN AUCUN CAS et tous les défenseurs des Droits Humains.Ne dit-on d’ailleurs pas que qui veut noyer son chien l’accuse de rage ?Dans le cas d’espèce, il ne s’agit pas d’un chien mais d’une personne qui, pour le gouvernement est devenu trop dérangeant.
Comme si cela ne suffisait pas pour satisfaire les appétits de ceux qui veulent le voir en prison, le juge ADJOLI l’informa lors de sa seconde comparution, le vendredi 24 août 2018 que le procureur venait de lui transmettre un réquisitoire supplétif par lequel celui-ci lui demanda d’ajouter aux infractions, déjà retenues contre SATCHIVI trouble à l’ordre public aggravé.
Mesdames et Messieurs,
Convaincu qu’il s’agit véritablement d’une arrestation exemplaire et d’un plan visant à museler les défenseurs des droits humains, les leaders d’opinion et les voix dissidentes, nous vous prions de bien vouloir user de tous les moyens dont vous disposez pour mettre fin à cette cabale judiciaire et pour que justice soit faite à monsieur Foly SATCHIVI, qui déjà, avait subi une situation identique en juin 2017 lors d’un procès controversé à la suite duquel il fut condamné à 12 mois d’emprisonnement avec sursis.
Nous savons pouvoir compter sur votre implication effective et sur votre intervention. Tant votre amour pour les droits de l’homme est profond.
Par ailleurs, nous vous informons qu’une demande de mise en liberté provisoire a été déposé ce lundi par son avocat, Me Raphaël KPANDE ADZARE.Le juge a donc 72H pour décider. Ce qui veut dire que si tout va bien, il sera libéré au plutard ce mercredi 29 août 2017.
Mais au cas où la raison ne regagne pas les consciences, puisqu’au Togo tout est possible, les organisations membres du Mouvement EN AUCUN CAS, les familles, parents, amis et combattants de la liberté convient tous les Togolais, épris de l’idéal de justice, d’équité et de liberté à des manifestations d’envergure ce samedi 01 septembre 2018 dans six (6) villes du Togo pour demander sa libération, celle d’ASSIBA JOHNSON, des membres de NUBUEKE, des manifestants arrêtés et de Kpatcha GNASSINGBÉ, suivant le Programme ci-après :
? LOMÉ :
– Départ 1 : Marché de Bè
-Départ 2 : Station ADAKPAME
– Point de chute : Église des Assemblées de Dieu de Dzifa-Kpota
? AFANGNAN :
Lieu de rassemblement : Gare routière
? AMEGNRAN :
Lieu de rassemblement : A côté de la radio la voix de VO
? ANEHO :
Lieu de rassemblement : YESUVITO
? KARA :
Lieu de rassemblement : Station KARA SUD
De même, nous prions toutes les organisations de la diaspora, tous les activistes, les mouvements citoyens, les partis politiques, les défenseurs des droits humains, les artistes engagés et toutes les organisations pro-démocratiques du monde à organiser, de façon concomitante, le même jour des activités connexes (manifestations, conférences et autres) pour témoigner leurs soutiens aux droits de l’homme et aux principes démocratiques et pour amener les autorités de leurs pays à s’impliquer.
D’ores et déjà, nous vous félicitons pour votre riche contribution à l’édification d’une société juste et meilleure et pour votre noble engagement en faveur de la démocratie et de l’État de droit.
Fait à Lomé, le 28 septembre 2018
Le Comité Exécutif