Au Togo, l’église catholique donne de nouveau de la voix par l’entremise de la Conférence des évêques (CET). L’organisation s’est prononcée en ce début d’année sur la situation sociopolitique togolaise à l’issue de l’assemblée générale de la fraternité des prêtres tenue du 7 au 11 janvier à Kpalimé (120 km de Lomé). Désormais, les évêques catholiques comptent apporter des « réponses exceptionnelles aux circonstances exceptionnelles » que connait le pays.
L’Assemblée générale de la fraternité des prêtres s’est déroulée sous le thème : « Quels prêtres pour notre pays et le peuple de Dieu dans la crise sociopolitique que nous vivons ? ».
A l’issue de la rencontre, les prélats décident de ne plus rester muets devant la situation qui prévaut dans le pays. Désormais, leur leitmotiv est : « A circonstances exceptionnelles, réponses exceptionnelles ». Résolution contenue dans un message adressé à tous les prêtres du Togo, à qui la conférence demande de dire désormais la vérité sur ce qui se passe dans le pays.
Pour la CET, les événements en cours dans le pays au plan politique et social, ne sauraient laisser indifférents.« Les violences contre les personnes, les blessés, les détenus et les morts qui ont émaillé la période du dialogue entre les acteurs politiques sont déplorables et inacceptables. Le peuple de Dieu attend de nous une parole d’espérance et de réconfort mais aussi une parole forte qui appelle le mal, le mal, et le bien, le bien », lit-on dans le message des Evêques qui précisent que le peuple de Dieu attend des prêtres « la parole de vérité »La conférence précise qu’il sera nécessaire désormais de « parler à temps » lorsque cela paraît clair que la parole de Dieu est attendue comme une parole forte, d’espérance.
« Nous devons aussi parler à contretemps, c’est-à-dire pouvoir contester les actes qui nous semblent contraires à la dignité humaine. Parler devient alors un témoignage courageux », instruit le message des évêques qui défendent, par ailleurs aux prêtres d’utiliser les réseaux sociaux dont WhatsApp pour ses prises de parole sur la situation sociopolitique.
La recommandation de la CET demande aux prêtres de s’adresser « au peuple dans les églises et toujours en prenant appui sur la parole de Dieu ».
« Libres à ceux qui nous écoutent de partager s’ils le veulent », précise le document qui ajoute par ailleurs : « Si la crise demande aux prêtres de prendre la parole, elle les presse aussi d’agir et d’avoir des comportements qui les rendent crédibles ».
Pour les dignitaires de l’église catholique du Togo, « l’église émane du peuple » et « elle est solidairement ancrée dans le peuple et vit intimement ses joies et ses peines ». Une réponse à ceux qui critiquent souvent les hommes de virer dans la politique et de se mêler de ce qui ne les regarde pas.
