La Commission électorale nationale indépendante (CENI) peut continuer sa course effrénée vers des élections sans lendemain. Ce qui est sûr, elle sera stoppée très bientôt dans son élan. Ce n’est qu’une question de temps. C’est ce qu’indique la Coordinatrice de la Coalition des 14 partis de l’opposition, qui demande aux Togolais de patienter encore un peu.
L’absence des Facilitateurs ou de leurs représentants à Lomé ces derniers jours, malgré les préparatifs unilatéraux des élections entrepris par la CENI, est liée à l’agenda de ces chefs d’Etat qui ont aussi des obligations vis-à-vis de leur pays. A en croire la Coordinatrice de la Coalition des 14, il y a des événements de taille qui retiennent ces présidents. Par exemple au Ghana, le président Nana Akufo-Addo se prépare à accueillir la Chancelière allemande, Angela Merkel.
Il ya également, poursuit Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, le sommet Chine-Afrique qui s’ouvre à Pékin en début du mois de septembre et auquel participent les chefs d’Etat africains. Mais pendant qu’ils honorent ces agendas, la situation au Togo inquiète les populations qui se posent des questions. La Coordinatrice de la Coalition des 14 se veut la porte-parole des Facilitateurs et de la CEDEAO, en rassurant les Togolais.
« Je sais qu’il y a une criante. La crainte des Togolais, c’est que pendant qu’ils ne viennent pas, l’adversaire de mauvaise foi, continue de courir dans l’illusion vers l’organisation des élections. Ces élections ne règleront en rien la crise. Au contraire, elle va rebondir », a-t-elle soulevé.
Le régime de Faure Gnassingbé évoque un quorum qui serait atteint à la CENI, raison pour laquelle l’institution doit continuer son travail. Un argument contre lequel proteste la Secrétaire Générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA). Pour cette dernière, on ne peut même pas parler de la constitution de la CENI, puisqu’elle ne respecte pas la feuille de route de la CEDEAO.
L’institution chargée de l’organisation et de la supervision des élections au Togo baigne dans l’illusion, selon Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson. Mais elle sera vite rattrapée. « Nous voyons comment, dans l’illusion, ce régime est en train de courir comme s’il s’agit de partir le premier pour avoir raison. Vous serez très vite rattrapés par la réalité qui est que depuis la feuille de route de la CEDEAO, nous devons discuter pour voir comment mettre en œuvre les différents points », a-t-elle lancé.
Pour finir, elle met en garde le régime contre cette prétention d’organiser de façon unilatérale les élections.