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mardi, décembre 17, 2024

Qui dit la vérité?

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Le Collectif des associations pour la lutte contre l’impunité au Togo (CACIT) a rendu visite au premier porte-parole du Mouvement « En Aucun Cas », Folly Satchivi, à la prison civile de Lomé. De cette visite, on retient des confidences que ce dernier a faites aux responsables de cette association.

A en croire le site du CACIT, c’est dans la maison de Folly Satchivi où les forces de l’ordre l’ont conduit, que ces dernières ont déchiré la banderole qui devrait servir à la conférence de presse du mouvement « En Aucun Cas ». « La déclaration liminaire, le cachet et la banderole étaient tous à la maison, preuve que je n’avais pas l’intention d’organiser la conférence », a confié Satchivi à la délégation du CACIT.

Doit-on croire que Folly Satchivi n’a pas déployé la banderole sur les lieux où devait se tenir l’événement ? Or quelques heures après son arrestation, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général Yark Damehame avait indiqué que le premier porte-parole du mouvement « En Aucun Cas » avait nargué les forces de l’ordre en passant « outre les injonctions et déployé sa banderole ».

Dans cette affaire, voici deux versions qui se contredisent. Est-ce Yark Damehame qui dit la vérité ou Folly Satchivi ? Il est à noter que nous avions joint le responsable du centre Novation Internationale (où devrait se tenir la conférence) vendredi dernier. Celui-ci nous avait signifié qu’il n’était pas au courant de l’organisation de cette conférence de presse dans son centre. Dans tous les cas, il est trop tôt d’affirmer lequel d’entre ces deux personnes (Yark et Satchivi) ne dit pas la vérité.

Cependant, des événements dans un passé très récent, peuvent faire douter de la bonne foi de certaines personnalités qui ont une parcelle de pouvoir dans ce pays, même si on sait que le détenu peut aussi faire de fausse déclaration. On en veut pour preuve les résultats qu’on donne aux manifestations publiques de l’opposition en septembre, octobre, novembre et décembre 2017, après le déclenchement de la contestation du pouvoir de Faure Gnassingbé en août de la même année. Aussi, rappelle-t-on, comme si c’était hier, des justifications qu’on a tenté de donner aux individus qui semaient la terreur dans les quartiers de Lomé, avec des gourdins cloutés, des machettes et autres armes blanches. Des « groupes d’auto-défense », les a-t-on appelé.

Folly Satchivi est détenu pour rébellion et apologie des crimes et délits. Selon le CACIT, la rébellion est réprimée à l’article 498 du nouveau code pénal et est punie de 2 à 3 mois d’emprisonnement. L’apologie des crimes et délits est incriminée par l’article 522 et est punie de 3 à 5 ans d’emprisonnement. A en croire son avocat, le dossier ne contient pas grand-chose.

Le Mouvement « En Aucun Cas » sera en conférence de presse ce matin au siège d’Amnesty International à Lomé. La conférence sera-t-elle encore interdite ? A suivre.

source:icilome.com

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