Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), a vigoureusement dénoncé la mise en place du Sénat togolais, accusant le pouvoir de monopoliser les institutions à travers des pratiques qu’il qualifie d’« arbitraires » et « antidémocratiques ». Dans un communiqué publié mercredi, le parti s’insurge contre le système hybride du Sénat, où des sénateurs sont nommés directement par le chef de l’État. Cette composition controversée, selon Jean-Pierre Fabre, reflète une stratégie visant à renforcer la domination du pouvoir sur le Sénat togolais, au détriment des principes démocratiques.
L’ANC critique particulièrement le pouvoir discrétionnaire conféré à l’exécutif pour désigner les sénateurs, dénonçant une absence totale de représentativité des forces d’opposition et une instrumentalisation des institutions parlementaires. Selon Fabre, cette approche transforme le Sénat en une simple extension du contrôle de l’exécutif.
Une critique sur la représentativité et l’équilibre institutionnel
Jean-Pierre Fabre n’a pas mâché ses mots : « En conférant au chef de l’exécutif un pouvoir discrétionnaire pour désigner des sénateurs, cette procédure réduit le Sénat à une chambre d’enregistrement des décisions du pouvoir. Pire encore, le parti au pouvoir s’arroge le droit de désigner seul la quasi-totalité des sénateurs. »
Le parti d’opposition dénonce également une stratégie globale visant à verrouiller les institutions, limitant ainsi tout rôle significatif pour les forces d’opposition. Cette dénonciation s’inscrit dans la continuité des prises de position de l’ANC, qui avait déjà mis en garde contre ces dérives institutionnelles dans une correspondance adressée au ministère de l’Administration territoriale en 2020.
Un appel à des réformes démocratiques
Dans son communiqué, l’ANC exige des réformes profondes pour garantir un cadre électoral équitable et transparent. Le parti appelle à un processus de désignation des sénateurs basé sur des principes démocratiques et inclusifs, afin de préserver l’équilibre institutionnel et de garantir une réelle représentativité des différentes sensibilités politiques.
Jean-Pierre Fabre exhorte également le gouvernement à se conformer aux exigences d’un véritable État de droit, où les institutions agissent comme des contre-pouvoirs au lieu de servir d’instruments de contrôle pour l’exécutif.
Alors que les élections sénatoriales approchent, cette prise de position met en lumière les tensions persistantes autour de la gouvernance et de la représentativité des institutions au Togo.