La poursuite unilatérale du processus électoral par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) indigne plus d’un. Dans une interview accordée au confrère La Machette, Prof. David Dosseh pense que cette démarche de l’institution électorale est à dénoncer.

« Je crois que c’est une démarche qu’il faut dénoncer, parce que la CENI dans sa composition actuelle, fait partie des institutions pour lesquelles les Togolais ont beaucoup de défiances. Et donc, avant de pouvoir définir le cadre des prochaines élections, il est important qu’il y ait un consensus autour de cette CENI, autour de sa composition, autour des actes qu’elle doit poser », a souligné le 1er Porte-parole du Front Citoyen Togo Debout (FCTD).

Et de poursuivre : « La CENI actuelle est monocolore, elle est l’émanation d’un seul parti politique. En sa composition actuelle, je pense qu’elle ne peut rien faire qui puisse être gage de crédibilité, de transparence et d’honnêteté ».

Selon Prof. David Dosseh, tout le processus enclenché par la CENI actuelle est à remettre à zéro. Pour une élection crédible et transparente, « il faut revoir les éléments importants du processus électoral, revoir le cadre électoral dans son ensemble », a prescrit l’Universitaire.

« Aussi faut-il que la CEDEAO prenne son courage à deux mains. Parce que si nous devons aller cette fois-ci à des élections d’ordre nationale, il faut que ces élections se fassent de la façon la plus transparente possible. Donc, il revient à la Coalition, il revient à la société civile, il revient également au comité de suivi de la CEDEAO de poser les bases saines pour de futures élections, qu’elles soient législatives, locales ou présidentielles », a-t-il ajouté.

Revenant sur le 20 décembre 2018, Prof. David Dosseh estime que cette date est « tenable » pour les législatives si seulement le régime joue « franc jeu ». « Mais si on doit faire du dilatoire, s’il doit y avoir des manœuvres comme celles qui ont commencé avec la CENI, il y aura beaucoup de pertes de temps et d’énergie et on risque de se retrouver au 20 décembre malheureusement avec aucune réforme, et sans réforme, il sera difficile d’organiser des élections au Togo », a présagé le responsable du FCTD.

Pour la mise en œuvre effective de la feuille de route de la CEDEAO, Prof. David Dosseh invite les Togolais à suivre de près le Comité de suivi de l’institution sous-régionale et à « veiller à ce que chaque étape de la marche vers la démocratie se fasse dans le bon sens ».