Ce vendredi 08 février 2019, M.Wiyao Essohana ,Président de la Haute autorité de protection et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA),l’organe chargé de la lutte contre la corruption au Togo, a indiqué que les premiers dossiers en lien avec la corruption que traiteront ses experts sont ceux de l’organisation des CAN 2013 et 2017 et celui de la réhabilitation de la route Lomé-Vogan-Anfoin.
Mais que sait-on de ses deux dossiers?
Réhabilitation de la route Lomé-Vogan-Anfoin
Dans cette affaire, il faut savoir qu’il y a question de 26 milliards de Francs CFA.
Les fonds alloués pour la réhabilitation de ce tronçon étaient de 36 milliards de FCFA, dont une partie, 26 milliards ont été versés à l’entreprise Ceco BTP. Jusque aujourd’hui, personne ne sait où sont passés ces 26 milliards. Le ministre des Infrastructures et des Transports d’alors, Ninsao Gnofam qui aussi a été accusé dans cette affaire, avait allégué devant les députés que l’entreprise a utilisé cette somme pour acheter ses matériels de travail (engins lourds et autres).
Mais la route n’a subi aucun coup de pioche. Les travaux, commencés entre-temps, ont été abandonnés, mettant les riverains dans désarroi total. Aujourd’hui, c’est une société chinoise qui a repris les travaux de réhabilitation de cette route pour une autre enveloppe de 31 milliards de FCFA. Les auteurs de ces malversations courent toujours les rues.
Les fonds des Coupes d’Afrique des Nations (CAN) 2013 et 2017.
Ce second scandale sur lequel veut rebondir HAPLUCIA concerne la dilapidation des fonds de la CAN 2013 et celui de 2017. Le cabinet international Investment Corporation (IIC Sarl), dans un audit des comptes de la CAN 2013, a révélé que la mobilisation des fonds pour la participation des Eperviers à cette messe continentale était estimée à 2, 257 milliards de FCFA. Les dépenses sont chiffrées à 2,886 milliards, avec une perte de plus de 628 millions.
Lors de la CAN 2017, le comité mis en place a mobilisé 4 milliards de FCFA. Mais les audits ont constaté la disparition de plus de 600 millions de FCFA que le comité n’est en mesure de justifier jusqu’aujourd’hui.
Ces deux grands scandales financiers ont suscité de l’incompréhension chez les togolais étant donné que les personnes mis en cause n’ont jamais été inquiétées et jouissaient d’une totale impunité.
La haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées entend mettre fin à cet statut impuni.
La mission semble difficile mais là où il y a une volonté il y a un chemin.
La rédaction.